J’ai envie de publier un livre mais je ne maîtrise pas bien le français. Comment faire ?

bescherelle2Vous ne faites pas.

Si, vous avez bien lu, j’ai dit : ne faites pas. Oui, oui, au sens de “n’en publiez pas”, c’est bien ça.

Vachard ? Vous croyez ?

Je vais vous dire, moi, ce qui est “vachard”.

Ce qui est vachard, c’est de vouloir vendre sa prose bancale sur une plateforme d’ebooks en sachant que près de 50% des connaissances en grammaire, en vocabulaire et en orthographe s’acquièrent en lisant, participant ainsi activement à la baisse du niveau culturel général.

Ce qui est vachard, c’est de vouloir faire payer des gens pour des compétences que l’on de possède pas. Vendre un texte sous la dénomination de “livre” en se faisant passer pour un écrivain professionnel alors qu’on n’a jamais signé un contrat d’édition de sa vie, c’est comme si un chauffeur de taxi vous disait “Je n’ai pas mon permis de conduire et je ne connais pas parfaitement le code de la route mais je vais quand même vous amener à l’aéroport. Ça fera 35 euros.”

Ce qui est vachard, c’est de penser que le premier optimiste venu peut se permettre d’exiger, et sans se donner la peine de faire le moindre effort, la même reconnaissance, les mêmes avantages et la même visibilité que des auteurs confirmés, qui ont souvent sacrifié la majeure partie de leurs revenus, de leur temps et leur santé pour pouvoir s’adonner à leur passion et s’améliorer au fil des années.

Ce qui est vachard, c’est de jeter le discrédit sur milliers de romanciers en proposant aux lecteurs des textes qui n’ont de “roman” que le mot placardé sur la couverture.

Ce n’est pas parce que la majorité de la population sait lire que n’importe qui peut écrire un livre. Tout le monde connaît aussi les sept notes de la gamme mais combien sont capables de composer un opéra ?

Posséder une maîtrise correcte de la langue est le MINIMUM ACCEPTABLE pour pouvoir proposer un livre à la vente. Il paraît même hallucinant de devoir le préciser, tant cela peut paraître évident !

Que vous fassiez quelques fautes, laissiez trainer quelques coquilles, c’est normal. C’est le cas de tous les auteurs – il serait même étonnant que vous n’en croisiez pas quelques dizaines en parcourant les articles de ce blog ! S’il en était autrement, nous n’aurions pas besoin des éditeurs et des correcteurs. Mais que vous songiez à vendre un roman à des lecteurs potentiels alors que vous faites une faute à chaque ligne et que vous ne maîtrisez pas – ou tout juste – le vocabulaire que vous employez, certainement pas !

Rien n’est irrattrapable, cela dit, si vous vous en donnez la peine.

Vous voulez écrire des livres malgré vos lacunes ? Ça me va. Mais, bon sang, n’ayez pas la prétention de les vendre ! Postez-les sur des sites gratuits (FFNET, WATTPAD, etc.) ou des blogs, pour commencer. Ressortez vos livres d’école, ou achetez-en. Potassez, travaillez, prenez des cours, même, si vous en avez les moyens !

Faites l’effort d’apprendre les bases du métier que vous voulez exercer ! On n’a rien sans rien.

Dites-vous que, si vous n’avez pas assez d’autodiscipline et de patience pour apprendre de simples règles de grammaire et des techniques de narration élémentaires, vous serez d’autant plus incapable de passer des jours entiers plongé dans la documentation ou dans les multiples réécritures, lorsque vous écrirez votre livre.

Vous trouvez l’apprentissage du français difficile ? Dites-vous qu’écrire un bon roman, un roman qui tienne la route, est un exercice plus difficile encore !

 

C. Rodriguez (qui commence à en avoir vraiment ras-le-bol de devoir remplir des formulaires de demande de remboursement chez Amazon et à la Fnac à chaque fois qu’elle se fait avoir en achetant un ebook autoédité écrit avec les pieds !)

 

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